Después nos enfocamos en conseguir una escuela de francés y contactar a las que nos convenian, en realidad a las más económicas, porque cuando vives con control cambiario un Euro es casi una fortuna.
Una vez inscritos empezamos con el trámite de la visa y a hacer pública nuestra decisión... Aquí viene la parte difícil, en diciembre nos fuimos a la playa con mi familia materna y fue allá que les dije que nos íbamos al menos un año a Francia, ahí se rompió mi corazón y empezaron las lágrimas cada vez que tocaba el tema.
Mi familia es muy grande y unida, no hay cumpleaños, bautizo, día de las madres en que no estemos juntos y de repente llego yo a decirles que a partir de marzo, mi esposo y yo no estaremos en cada celebración. Además de eso en mi familia, como en muchas otras familias venezolanas, hay personas que apoyan al gobierno y que defienden las políticas que reinan en mi país. Entonces además de la lejanía que representaba decir "nos vamos" estaba la incomodidad de explicarle a esos tíos y tías porque te quieres ir, sin ofenderlos.
Recuerdo un par de familiares preguntando "¿pero por qué se van?", como quien no sabe que en Caracas hay más de 5.000 muertes violentas al año, que Venezuela tuvo una inflación de casi 70% en 2014, y que cerca de 2 millones de profesionales hemos salido del país, buscando algo mejor.
Entonces entre esas preguntas de algunos y los comentarios como "eso es lo que deben hacer" de otros, se nos iba pasando el tiempo sin darnos cuenta, hasta que comencé a hacer una cuenta regresiva de casi 30 dias.
Ese último mes estuvo lleno de reencuentros y despedidas, nos dedicamos a celebrar y a abrazar a quienes queríamos llevarnos en la maleta, pero que no cabían y también a ver las bellezas de nuestro país con la esperanza de que esas imágenes no se nos olvidasen nunca.
Fueron dias deliciosos, comíamos rico, nos reíamos a carcajadas, y llenábamos los corazones de los mejores recuerdos.
No se cuantas veces llore en esa cuenta regresiva, y de cuantas personas me despedí con el corazón arrugado, pero estoy segura de que jamás había sentido un dolor tan grande como cuando me despedí de mi papá y de mi mamá, aunque hace años no vivía con ellos, saber que el trayecto a tu casa es más largo de 2 horas te desmorona y te hace dudar del plan que estas ejecutando.
Un par de dias antes de despedirme de mi papi, tuve uno de esos momentos en que lloras como niña chiquita, en que te llenas de miedo y te sientes egoísta por hacerles pasar por ese dolor y dias después pasé por lo mismo con mi mamá, y es ahí cuando una vez más ves la dimensión del desastre que se vive en Venezuela, porque si al sentir tanta tristeza y miedo, aún así piensas que irte es lo mejor, entonces lo que dejas atrás tiene que ser muy malo.
Hay muchas personas que no piensan como nosotros que nos vamos, pero los indecisos son más. Si pudiera hablar con esos que dudan les diría, es duro, es triste, pero teniendo en mente quetodo ese esfuerzo uno lo hace también para mejorar la situación de quienes se quedan allá, tendrán la fuerza de levantarse cada mañana y luchar contra el cartel de "INMIGRANTE" que uno se pega en la frente al momento de partir de Maiquetía.
***Français***
Après, nous avons consacré nos efforts à trouver une école de français et à contacter celles qui convenaient le mieux, en fait celles qui étaient les moins chères, car lorsqu'on vit sous contrôle du change, un Euro devient une fortune.
Une fois inscrits, nous avons commencé à faire les démarches pour obtenir des visas et à rendre publique notre décision.
Ici commence la partie la plus difficile ; en décembre nous sommes allés à la plage avec ma famille maternelle et c’est là-bas que je leur ai dit que nous partirions au moins une année en France, mon cœur s'est cassé et les larmes commençaient à sortir chaque fois qu'on parlait du sujet.
Ma famille est très grande et unie, il n’y a aucun anniversaire, baptême, fête des mères où nous ne sommes pas ensemble et du coup, j'arrive pour dire qu’à partir de mars, mon mari et moi ne serons plus là pour les célébrations.
En plus, dans ma famille, comme dans plusieurs familles vénézuéliennes, il y a quelques personnes qui soutiennent le gouvernement et qui défendent les normes politiques qui gouvernent dans mon pays. Donc, en plus de l’éloignement que représentait dire « nous allons partir » il y avait l’incommodité d’expliquer à ces oncles et tantes les raisons pour partir sans les offenser.
Je me souviens des proches qui poussaient le question « mais pourquoi est-ce que vous allez partir ? », comme quelqu’un qui ne sait pas qu’à Caracas il y a plus de 5000 morts violentes par an, que Venezuela a eu une inflation de presque 70% en 2014, et que presque 2 millions de professionnels ont quitté le pays, en cherchant une meilleure vie.
Alors, entre toutes les questions de quelques-uns et les commentaires des autres comme « c’est cela que vous devez faire », le temps passait sans que nous nous en rendrions compte, jusqu’au jour où j’ai commencé à faire un compte à rebours pendant presque 30 jours.
Ce dernier mois était plein de retrouvailles et soirées d’adieu, nous avons consacré notre temps à faire la fête et serrer dans nos bras ceux que nous voulions emporter dans nos valises, mais qui étaient trop grands, ainsi qu’à regarder tous les beautés de notre pays avec l’espoir de ne jamais oublier ces images.
C’étaient des jours délicieux, on mangeait bien, on riait aux éclats et on remplissait nos cœurs avec les meilleurs souvenirs.
Je ne sais pas combien de fois j'ai pleuré pendant ce compte à rebours et à combien de personnes j'ai dit au revoir avec le cœur brisé, mais je suis sûre que je n’avais jamais expérimenté une douleur si grande comme au moment de dire au revoir à mon père et à ma mère, même si depuis des années je n’habitais plus avec eux, savoir qu’une distance de plus de 2 heures nous sépare, on décourage et fait qu’on doute du projet qu’on est en train de faire.
Deux jours avant dire au revoir à mon papa, j’ai eu un de ces moments où on pleure comme une petite enfant, où on a trop peur et on sent qu’on est égoïste de les faire passer à travers de ce douleur… et quelques jours après j’ai passé par le même moment avec ma mère, et une autre fois on se rendre compte de la dimension du désastre qu’on a au Venezuela, car si malgré la tristesse et la peur, on pense que quitter le pays c’est le mieux, ça veut dire que ce qu’on laisse en arrière doit être très mauvais.
Il y a beaucoup de gens qui ne pensent pas comme nous, qui partons, mais ceux qui hésitent sont plus nombreux. Si je pouvais parler avec ceux qui doutent, je leur dirais, c’est dur, c’est triste, mais ayant à l’esprit que tout cet effort vous le faites aussi pour améliorer la situation de ceux qui restent là-bas, vous aurez la force de vous lever chaque jour et de lutter contre le panneau de « IMMIGRANT » qu’on se pose sur le front au moment de partir de Maiquetia.